Toux chronique en France : caractéristiques des patients tousseurs chroniques et leur parcours de soins - 25/12/21

Les caractéristiques des patients atteints de toux chronique (TC) en France sont encore méconnues.

Une enquête a été menée auprès d’adultes entre janvier et avril 2020 à partir d’un panel de population générale ayant déclaré présenter une toux quotidienne pendant au moins 8 semaines. Les critères d’exclusion étaient le statut fumeur actuel/ancien, prise d’inhibiteurs de l’enzyme de conversion ou de stéroïdes oraux, un diagnostic de pathologie interstitielle diffuse ou un cancer du poumon. Le module toux de l’enquête comprenait des questions sur la durée de la toux, sa sévérité, l’historique du diagnostic et le Leicester Cough Questionnaire (LCQ).

L’analyse finale a été réalisée chez 145 participants, avec un âge moyen de 56,7 ans, et une majorité de femmes (64,8%). La durée moyenne de la toux était de 4,27 ans avec une sévérité moyenne au cours des deux dernières semaines de 3,8/10. Le score LCQ moyen était de 15,61/21. Près d’un tiers (29%) des participants ont signalé une incontinence urinaire involontaire à cause de la toux au cours de la semaine précédente. La moitié (49,2%) ont déclaré que leur toux était plus sévère à une certaine période de l’année, souvent en hiver (65,5%) et au printemps (27,6%). Les participants ont déclaré avoir consulté différents médecins pour évaluer leur TC, principalement un médecin généraliste (73,8%), un ORL (15,2%) ou un pneumologue (13,8%). 77,2% ont été informés par un médecin d’une pathologie liée à leur TC, généralement le RGO (20,0%), la bronchite chronique (18,6%), la rhinite allergique (14,5%), l’asthme (10,3%), et un écoulement nasal (7,6%). Parmi les traitements pris pour la TC, 23,4% des participants prenaient de la codéine ou de l’hydrocodone depuis plus d’un mois (durée moyenne de 18,5 mois). Les participants pensaient pour 47,6% d’entre eux que leurs médecins ne comprenaient pas l’impact de la TC sur leur vie. Beaucoup estimaient que leur médecin n’avait pas prescrit suffisamment d’explorations (28,3%) ou n’avait pas référé suffisamment à des spécialistes (22,8%), et 30,3% ont cessé de consulter en raison d’un manque d’efficacité dans le traitement de leur TC.

Ces données confirment le retentissement sur la qualité de vie et les difficultés du parcours de soin des patients tousseurs chroniques.